Les vêtements des Tay en coton ont la couleur de l’indigo. Le costume des femmes descend jusqu’au mollet Malgré les changements multiples au point de vue social et politique, la femme Thai conserve toujours son costume traditionnel. En dépit des restrictions financières, elle épargne pour se procurer de beaux vêtements en soie naturelle, en étoffe de qualité ou en satin... La chemise féminine est en soie d'un jaune doré, d'un bleu- ciel ou d'un rose très clair comme celui des fleurs de pêchers. La chemise elle- même a aussi ses traits originaux: l'ourlet du pan est de 3 à 4 cm de large; le bord de la chemise touche juste la ceinture de la jupe. Les deux rangées de boutons s'entrelacent le long des deux pans de devant de la chemise, l'ajustant.

La jupe de forme cylindrique est plusieurs fois plus large que le corps lui- même. Elle est longue et couvre la moitié du mollet; Son ourlet est d'un rouge foncé qui est en harmonie avec le bleu d'indigo ou le noir de la jupe elle- même. Celle- ci embrasse exactement les formes et fait ressortir les lignes courbes de la femme. La ceinture en soie épaisse, de 18 à 30 cm de large est teinte de vert clair, ce qui fait un contraste avec le rouge éclatant de ses deux extrémités.

Le "khan piêu " ou turban, pour l'ethnie Thai comme pour plusieurs autres ethnies du Nord- Ouest du pays, constitue aussi un trait caractéristique de la culture. Tissé en fibres de coton, le "khan piêu " est teint en bleu foncé d'indigo. Aux deux bouts du turban, des motifs ornementaux sont brodés. Des paires symétriques de dessins carrés et en forme d'étoiles octogones sont mis en relief par la jeune fille Thai qui manie l'aiguille avec une extrême adresse. Chaque coin du turban est en outre décoré de cinq cercles minuscules par des fils de couleurs diverses: bleu, rouge, violet et jaune foncé. Comment enrouler le turban sur la tête, cela dépend des différentes localités. Les femmes du district de "Diên Biên Phu " ont leur procédé particulier: elle l'enroule selon une forme conique, l'un des deux bouts couvrant en partie la chevelure, tandis que celle du district de Thuân Châu et de la cité de Son La mettent leur turban à plat sur la tête. Le poète Trân Lê Van a fait cette remarque: la femme de Diên Biên Phu est encline aux teintes foncées et fortes, tandis que celle de Thuân Châu préfère les couleurs sobres.

Le costume traditionnel de la femme Thai lui donne une apparence attrayante, à la fois svelte et robuste. Il fait ressortir les lignes courbes qui respirent la souplesse et la hardiesse dans l'ordonnance des teintes et dans le style. Quand la femme marche, le rouge de l'ourlet qui tantôt apparaît tantôt disparaît, rehausse le noir foncé de la jupe. Quant à la ceinture, le rouge éclatant de ses deux bouts relève la fraîcheur du vert clair. Le blanc scintillant des deux rangées de boutons d'argent crée un contraste frappant avec les autres couleurs. C'est ce contraste même qui rehausse les teintes des différentes parties du costume et constitue un trait original de la toilette des femmes de la région Nord Ouest du Vietnam.>

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