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Quốc ngữ
Beaucoup d’entre vous ignorent l’origine du « Quôc ngu ». Qu’est-ce qui explique qu’une langue asiatique emploie un alphabet latin ?
Alexandre de Rhodes et la langue du Vietnam.
Beaucoup d’entre vous ignorent l’origine du « Quôc ngu ». Qu’est-ce qui explique qu’une langue asiatique emploie un alphabet latin ? Voici la réponse :
C’est Alexandre de Rhodes qui a créé le « quoc ngu ». Cet homme est né le 15 mars 1591 à Avignon, dans le Sud de la France. Il est mort à Ispahan (Yougoslavie) le 5 novembre 1645. Missionnaire français, il a vécu au VN entre 1625 et 1645 pour propager le catholicisme. Son nom Vietnamien est Ðac Lo. Il était optimiste, doté d’une bonne mémoire et avait de grandes facultés d’adaptation. Il a appris le vietnamien parce que parler directement en vietnamien était plus efficace pour communiquer, au lieu de passer par des interprètes. Au bout de 4 mois, il a appris assez de vietnamien pour pouvoir discuter, et après 6 mois, il pouvait prêcher dans cette langue.

Auparavant, les Vietnamiens écrivaient par idéogrammes (chu nho et chu nom). Mais A. de R. a consigné les prononciations vietnamiennes et les a retranscrites en alphabet latin. Il a créé le quoc ngu , ceci a permis l’émancipation du Vietnam qui a été occupé des siècles durant par les Chinois, les Coréens, les Japonais. Evidemment il n’est pas le seul à avoir travaillé sur ce projet. Avant lui, des missionnaires portugais avaient trouvé des transcriptions latines pour certains sons du vietnamien. C’est pourquoi on peut considérer que, de façon globale, le quoc ngu est l’œuvre des missionnaires au Vietnam, mais A. de Rhodes l’a achevée. Cette langue est devenue officielle le jour de la publication à Rome, en 1651, du dictionnaire « anamite-portugais-latin. »
Pendant 20 ans de vie au Vietnam, A. de Rhodes a été expulsé 6 fois : on persécutait les missionnaires à cette époque. Il a séjourné dans la province de Nghê An ! Lors de sa dernière expulsion, il aurait dit « mon cœur est ici ! ». Cet homme a rencontré beaucoup de succès dans la propagande religieuse comme en politique dans le domaine culturel.