D'importantes minorités khmères vivent dans les régions adjacentes des pays voisins, notamment enThaïlande (« Khmer du Nord ») et dans le
delta du Mékong au Viêt Nam (« Khmer Krom »).
La majorité des Khmers observent une forme particulière de bouddhisme, à laquelle sont mêlés des éléments d'hindouisme, d'animisme et de culte des ancêtres.
L'Empire khmer était un des royaumes dominants de l’Indochine du IXe au XIIIe siècles. La puissance, qui succéda au royaume de Chenla, contrôlait selon les périodes des régions faisant aujourd’hui partie des États du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande, du Viêt Nam et même de la Birmanie et de la Malaisie.
L’empire Khmer à la fin du XIIe siècles
Son principal héritage est situé à Angkor, le site où se trouvait la capitale à l’apogée du pays. Cet endroit témoigne de la puissance et de la richesse de l'empire, ainsi que de la diversité des croyances auxquelles il a été soumis au cours du temps. Les religions officielles furent successivement l'hindouisme, le bouddhisme mah?y?na et enfin le bouddhisme therav?da. La civilisation khmère avait une forte influence culturelle indienne. Le bouddhisme s’est progressivement imposé à côté de l’adoration de Shiva et d’autres divinités hindouistes tout en cohabitant avec le culte du Dieu roi. Durant cette période, beaucoup d’Indiens, lettrés, artistes etbrahmanes furent invités à la cour d’Angkor et la littérature sanscrite, soutenue par la royauté, y était florissante. De la période angkorienne, aucun enregistrement écrit n’est parvenu jusqu’à nous, si ce n’est lesinscriptions lapidaires. De ce fait, la connaissance sur la civilisation khmère historique se limite à l’épigraphie sur les supports suivants :
- Les fouilles et recherches archéologiques
- Les épitaphes sur les monuments qui décrivent de manière dithyrambique les exploits politiques et religieux des rois
- Les bas-reliefs sur les murs de certains temples qui dépeignent des campagnes militaires, la vie au palais, sur les marchés et des scènes de la vie quotidienne de la population
- Les récits et chroniques de diplomates chinois, de missionnaires, de marchands et de voyageurs étrangers.
L’ethnie Khmer au Vietnam se compose d’environ 1.260.640d’habitants (en 2009) divisant en plusieurs roupuscules locaux : Khmer Krom, Cur, Cul, Tho, Mie…Les Khmers au Vietnam vivent dans le Delta du Mékong, notamment dans les provinces de Soc Trang (397.014 de personnes, 31,5 % des Khmers au Vietnam), Tra Vinh (317.203 de personnes, 25,2% des Khmers au Vietnam), Bac Lieu, Ca Mau, Kien Giang, An Giang, Hau Giang, Can Tho, Vinh Long, Dong Thap, Long An, Tien Giang, Ben Tre.
Une femme de Khmer en habit quotidien
Ils possèdent une grande expérience dans la riziculture en terrain inondé et ils sont passés maitres dans l’irrigation. En dehors de la riziculture, la pêche est une activité importante, les rivières dans le Delta du Mékong étant poissonneuses.
Les familles khmères sont regroupées en phun ou hameaux, ou en sroc, unité plus importante comparable au village des Viet sur des terrains alluviaux. Les Khmers forment aujourd’hui des hameaux le long des axes de communication ou le long des rivières, des canaux, des arroyos. Leur maison traditionnelle est haute et sur pilotis, dotée de toitures à quatre pans, de deux sorties pratiquées dans les parois latérales dont l’une est réservée aux visiteurs et l’autre aux femmes de la famille.
Tissage de tissu traditionnel
Les Khmers portent la plupart du temps un costume façon pyjama en étoffe noire. Les femmes se coiffent en chignon, certaines portent les cheveux courts enveloppés dans un fichu à carreaux. Chez eux ou au travail, les hommes restent torse nu et se contentent d’un pantalon qui descend jusqu’aux genoux.
Habits traditionnels des Khmers
La société khmère est profondément marquée par l’influence des intellectuels. Les bonzes, sans participer directement à la gestion de la société, détiennent le pouvoir spirituel et sont responsables de l’enseignement, jouant de ce fait le rôle de directeur de conscience. Dans chaque village, il existe au moins une pagode qui constitue le centre des activités religieuses, culturelles et éducatrices. La famille khmère est bilinéaire. En dépit d’une prédominance accrue du caractère patrilinéaire, les vestiges d’un certain matrilinéaire sont encore visibles dans les us et coutumes ainsi que dans les sentiments.
Les coutumes funéraires des Khmers ont une particularité, en effet ils préfèrent l’incinération plutôt que l’enterrement. Les os sont brulés, les centres gardées à la maison ou confiées à une pagode.
La pagode Hang à Tra Vinh, delta du Mékong, Vietnam
La pagode Kh’leang à Soc Trang, delta du Mékong, Vietnam, datant du XVIe siècles
La pagode Doi (aux chauves-souris) à Soc Trang avec milliers de chauves-souris
Avant l’introduction du bouddhisme dans le
Sud du Vietnam, les ancêtres des khmers étaient déjà porteurs d’une culture autochtone dont les vestiges dans le domaine des croyances sont encore observables. Ainsi, le vestige totémique se perpétue dans le tatouage du corps, dans l’adoration d’un reptile appelé néak ou dragon terrestre considéré comme l’ancêtre commun dont l’effigie orne les toits des édifices de culte comme le manche des faucilles. Le bouddhisme hinayaniste introduit au XIIIème siècle est toujours la principale confession des Khmers. Rien que dans le delta du Mékong, on compte 400 pagodes, soit en moyenne une pagode pour 1600 habitants et le nombre des bonzes en 1980 s’élève à 10620.
Presque tous les Khmers dansent. Beaucoup de danses traditionnelles reflètent les activités de la vie quotidienne et c’est grâce à ce contenu réaliste qu’elles se sont popularisées.
Les danses traditionnelles des Khmers :