En raison de leur immense popularité historique, les peintures folkloriques devaient être produites en grandes quantités. La technique de l’imprimerie avec gravure sur bois, pratiquée par les Vietnamiens depuis des siècles, permettait de répondre à la demande. Ainsi, au XIIe, sous la dynastie des Ly, de nombreuses familles étaient spécialisées dans la sculpture de ces modèles sur bois. À la fin de la dynastie des Trân, ces familles imprimaient également des billets de banque. Au début de la dynastie Lê So, la technique chinoise de planches gravées à imprimer fut introduite et améliorée.
Sous la dynastie des Mac (XVIe), la peinture folklorique est devenue très populaire, en particulier auprès de la classe aristocratique de Thang Long (Hanoi). Au XVIIIe et au XIXe siècles, l’art de la peinture folklorique s’est répandu dans tout le Vietnam. Au musée d’histoire et au musée des Beaux-arts de Hanoi, on peut voir de très anciennes planches à imprimer.
On peut aujourd’hui classer les peintures populaires selon divers courants correspondants aux endroits où elles sont réalisées. Chacune possède son propre style, mais elles impriment toutes les formes selon la technique commune de don tuyen binh do (ligne unique et motif simple). La technique des motifs est appelée Thuan tay hay mat (facile à dessiner et à voir). La peinture folklorique ne respecte pas les lois de la perspective, mais exprime plutôt une méthode d’observation selon différents angles. Les déités sont imposantes et occupent les positions les plus élevées. Les gens ordinaires sont dessinés à plus petite échelle. La taille des animaux ou des paysages naturels dépend de leur valeur sentimentale dans l’histoire exprimée. Ces caractéristiques particulières font de la peinture folklorique vietnamienne un art unique en son genre.