Les Lolo Bariolés à Ha Giang
Les LoLo vivent en hameaux dans les maisons sur pilotis construites dans des endroits hauts et secs, surplombant les vallées. Leurs villages, de taille plus importante que par rapport à celui des autres ethnies minoritaires, se composent de très belles maisons en bois et constituent de véritables musés vivants particulièrement intéressant à découvrir.
Les maisons Lo Lo noirs de Cao Bang sont aménagées suivant un même plan : l’espace à même le sol est réservé aux animaux d’élevage (bœufs, chevaux, porcs, volailles) et au stockage des outils de travail. L’étage, qui est unique, est l’espace réservé à l’homme et se divise en trois travées : la travée centrale comporte l’autel des esprits de la maison (endossé à la cloison postérieure) et, en face de celui-ci, tout près de la porte d’entrée, la cuisine. Les deux travées latérales servent de chambres à coucher.
La mode vestimentaire des LoLo reste traditionnelle, surtout chez les femmes. Les femmes Lo Lo noirs portent une tunique noire qui s’enfile à la manière des pulls et une jupe noire, longue et ample, pincée au niveau de la taille et des genoux. Les femmes Lo Lo bariolés portent quant à elles une sorte de veste décorée de triangles d’étoffe de couleurs différentes et un pantalon indigo.
Chaque lignée familiale Lo Lo comprend plusieurs branches dont les familles membres, très liées entre elles, habitent le même hameau. La fonction de chef de branche, toujours assumée par un homme, est fondamentale. C’est lui qui assure le culte des ancêtres, garantit la solidarité, conserve les tambours sacrés qui sont des instruments permettant la communication entre le monde des vivants et le monde des morts.
Les Lo Lo croient aux esprits et aux génies. Quand une personne meurt, sa famille organise pendant 3 jours « la danse de l’esprit » pour conduire son âme vers ses ancêtres. Des dizaines de bœufs et de porcs peuvent être abattus pour cet événement qui réunit toute la lignée familiale et tout le village. Diverses cérémonies sont organisées et les tambours sortis pour marquer le rythme.
Même s’ils vivent un peu à l’écart du monde et défendent farouchement leurs mœurs et coutumes, les Lo Lo sont extrêmement hospitaliers. Il n’y a pas
d’ethnie qui puisse avoir des yeux aussi noirs et aussi beaux que les Lo Lo. Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, nous pouvons dire que l’âme Lo Lo est aussi pure que l’air des forets qui les abritent.