Selon la légende, la chique de bétel viendrait de l'époque des Hung Vuong. Une chique de bétel se compose de quatre matières soient la noix d’arec pour le goût sucré, la feuille de bétel pour le goût piquant, l'écorce de racine chay pour le goût amer et la chaux pour le goût ocre.
De génération en génération, les femmes enseignèrent aux jeunes filles l'art de préparer, soigneusement et minutieusement, la chique. Cette réalisation s'opère par différentes étapes dont la première consiste d'ôter l'écorce verte du noix d'arec, de le partager en quartiers réguliers ; les feuilles de bétel sont coupées en deux ou trois lamelles, dans l'axe du pétiole. L'opération suivante réside à prélever un peu de chaux dans le pot, à l'aide d'une lame, d'en étaler une fine couche sur la feuille, d'y introduire des racines de l’isonandia, cay chay, et une racine de cannelle, au bout, afin d'adoucir le goût. Mais la partie délicate revient à rouler cette préparation afin qu'elle ne soit ni trop fine, ni trop épaisse, et d'utiliser le pétiole, taillé en pointe, pour l’empêcher de se dérouler. Dans les bonnes familles, les élégantes apprenaient l'art de rouler la chique en « aile de phénix », consistant à adjoindre au cylindre deux fines lamelles pointues, semblable à des ailes déployées.